• C'était le fameux jour, celui que tout Genin attend ou redoute, le jour où son début de carrière est assigné à une équipe dans le but de faire de lui un fier soldat. Et pour moi, il s'agissait d'un jour béni ! Je pensais que j'appréhenderai ça, comme toute chose nouvelle, mais non. C'était excité comme une puce que je sortais du lit en ce beau matin. Mon petit déjeuner me permettait d'avoir les forces de porter mon corps dignement aujourd'hui, je prenais même une double dose d'oeufs pour être sûr de ne pas manquer de protéines. Dans les instructions que l'on m'avait donné, je devais retrouver le reste de l'équipe à quatorze heure, au terrain d'entraînement. Je m'attendais à un éminent test d'aptitudes, ou pourquoi pas carrément un premier exercice ? Mes ambitions étaient grandes mais je ne devais pas oublier que collaborer allait être, pour moi, une expérience inédite. Pas que j'étais le genre à jouer solo, mais disons que j'aime mieux faire les choses moi-même, puisqu'on n'est jamais mieux servi que par ses propres mains. Mais la vie de ninja me mènerait nécessairement à faire preuve d'esprit d'équipe, en tant qu'unité d'un groupe, voire même en tant que sa tête. Je me voyais déjà grand, plus tard, je veux être un meneur d'hommes. Mais trêve de rêveries, j'enfilais mon manteau et je sortis d'un pas pressé.

• La matinée, je l'ai passée à vagabonder dans les rues marchandes. En tant que féru d'armes en tout genre, je tergiversais entre les étales qui présentaient de beaux kunais, des shurikens géants aux designs tous plus épiques les uns que les autres, des katanas de bonne facture et même des arcs à flèches ma foi intéressants. Je traînais souvent par ici, si bien que quelques uns de ces vendeurs me font signe de la tête lorsque je reviens flâner ! Je rêvais beaucoup, et maîtriser toutes les armes qui tomberaient entre mes mains en était aussi un résultat. Les arts guerriers étaient mes pratiques favorites, et, sauf machisme de ma part, des arts que je pensais réservés aux hommes. C'est pourquoi j'espérais secrètement que mon équipier et mon maître soient tous deux des hommes. Bien que je n'avais rien contre les kunoichis, j'avais la fâcheuse tendance de penser que les mâles étaient plus aptes au combat que les femelles, et ce pour toutes les espèces. Mes divagations me menaient jusqu'au pied du manoir du Kazekage. La grande bâtisse me faisait elle aussi rêver, et bien plus encore que les lames du marché. C'était tout un symbole, tous l'on savait que derrière l'édifice le visage du Sable gardait son oeil bienveillant sur nous autres, ses citoyens. Ce serait pour moi un honneur de pouvoir établir un jour mes quartiers dans ces murs. Que ce soit en tant que soldat ou en tant que chef, je ne refuserai jamais un rôle qui me permettrait de servir mon village. C'était comme un sentiment de grandeur à chaque fois que je levais la tête pour lire l'inscription, Kaze. Mais les heures défilaient à mesure que j'arpentais les rues et il était bientôt l'heure du rendez-vous. Enfin !

• Me dirigeant vers le lieu convenu, telle fut ma surprise quand je pus apercevoir un homme sinistre, presque froid mais certainement aussi puissant que sa classe laisse paraître, et une jeune fille à l'allure déterminée. Une équipière, donc ? Voyant son regard plutôt décidé, je me résolvais à penser que finalement même une demoiselle fera l'affaire ! M'approchant discrètement, je faisais une entrée dynamique en sautant par-dessus leurs têtes, atterrissant auprès d'eux comme un diable sorti de nul part. Je saluais tout le monde avant de clamer mon identité :

" Je suis Senji Haku, heureux de faire votre connaissance et de travailler auprès de vous ! "

• Pendant mes paroles, je me penchais nonchalamment, pour prouver un respect minimal mais bien présent. Un franc sourire illuminait mon visage attendant les réactions suites à mon arrivée.